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 Paris (Olympia)

 26/06/2018



Dire que cette venue était attendue est un doux euphémisme, au point que les places se sont immédiatement arrachées début novembre 2017 pour être à la suite de cela recherchées, revendues, échangées... même encore au tout dernier moment le jour du concert. L'attente aura donc été très longue, mais pas vaine, loin s'en faut. Et si certains avaient déjà pu apprécier le passage de A Perfect Circle au Hellfest ou à d'autres concerts lors de cette tournée européenne cuvée 2018, quoi de mieux pour le retour en grande pompe du cercle parfait sur Paris que l'Olympia, écrin propice à la convivialité.

On était ainsi venus de toute la France - voire de plus loin - exprès pour ce concert (ok, souvent aussi pour NIN la veille au même endroit, y croisant déjà le bassiste Matt McJunkins ou Billy Howerdel). Il y en a même qui ont commencé à faire le pied de grue devant l'entrée très tôt malgré la forte chaleur, quand d'autres ont préféré se retrouver en petit comité Salival.fr autour d'un verre.

Et une fois en place devant puis à l'intérieur, quel plaisir de voir tous ces t-shirts APC et Tool (mais pas que) rassemblés en un même lieu ; on n'avait pas vu cela depuis très - bien trop - longtemps ! Par contre, je ne m'attarderai pas sur les prix du merchandising (le ponpon revenant au livre dédicacé de MJK à un petit peu plus de 100€, ce qui fait quand même cher du trait), même s'il y avait des choses agréables à regarder... On comprend alors mieux l'utilité du package VIP, pour ceux évidemment qui étaient prêts au craquage.


Mais plus on se rapprochait de 21h et plus l'attente se faisait pressante, et ce ne sont pas les anecdotes et les points de vue sur le maynardisme entendus autour de moi qui m'ont aidé à patienter. Au point qu'une fois les lumières éteintes, cela m'a personnellement empêché de rentrer dans le set des Anglais de Black Peaks, même si j'ai eu un petit sursaut d'attention vers la fin de leur passage lorsqu'ils ont entamé leur récent titre "Home".

Après tout, cela peut fort bien se comprendre, car pour n'avoir pas vu MJK en live depuis plus d'une décennie (que dire de ceux qui le voyaient ce soir-là pour la première fois "en vrai"), quelle émotion de le voir arriver après l'introduction composée de cordes de violon pincées (ou pizzicato) ! Sans exagérer, de l'entendre commencer à chanter de sa voix unique, j'en ai eu la gorge nouée, une larme au coin de l'oeil... en fait pareil qu'à la première écoute de la même chanson éponyme ouvrant Eat the Elephant, quoi.

Par contre, peut-être le chanteur n'assume-t-il pas complètement son accoutrement outrancier ? Toujours est-il que plus sérieusement, il restera toujours en retrait comme à son habitude (en tout cas dès que l'occasion lui est donnée comme ici en salle), dans l'ombre sur sa plateforme au centre de la scène. Mais cela n'empêchera en rien qu'il hypnotise une audience - certes acquise par avance à sa cause - de sa présence à la gestuelle précise, de ses mélodies et de ses mots familiers.

Ainsi, alors que je m'attendais dès les premières notes de musique à une certaine cohue de la part du public dans le but de se rapprocher coûte que coûte de la scène, j'ai été surpris que tout le monde semble cloué sur place, sans doute trop captivé par le spectacle qui se jouait devant sur scène. A chaque titre proposé, des clameurs se feront néanmoins entendre, que ce soit pour les nouvelles compositions ou les "classiques" que sont devenus les titres plus anciens des albums précédents.


Les musiciens quant à eux se déchaineront au moindre passage un tant soit peu plus énervé s'y prêtant, à l'exception de Greg Edwards qui restera sage dans son coin à gauche (et au vu des t-shirts Failure que j'ai aperçus, je n'étais pas le seul à apprécier de le voir au poste de remplaçant), lui aussi surélevé tout comme le batteur Jeff Friedl à l'opposé.

Côté mise en scène, c'était également réussi avec des zones où étaient placés des écrans pour y projeter des animations colorées du plus bel effet, tantôt bleutées tantôt flamboyantes, comme pour s'accorder aux émotions dégagées par les compositions et ressenties par le public.

Seul bémol : malgré de nombreux avertissements - dont une annonce audio avec une grosse voix limite risible tant cela ressemblait à une parodie, qui plus est dans un Anglais pas très audible -, quelques irréductibles ont bravé l'interdit d'utiliser leur mobile (pourtant en accord avec "Disillusioned"), au point qu'un spectateur en a fait les frais et a servi de bouc émissaire, expulsé manu militari par le service d'ordre.

Cela ne viendra cependant en rien entâcher la soirée, MJK semblant avoir apprécié la prestation du groupe en prenant finalement le soin de présenter ceux qui l'accompagnaient pour qui ne les connaitraient pas encore, et surtout - plus étonnant - sortira finalement de sa cachette pour saluer rapidement son auditoire et féliciter ses compères.

Pas de rappel. On se voit en décembre, merci, au revoir. Net et emballé. Reste à savoir ce qui nous attend lors du match retour annoncé au Zénith...

Christophe Muller (07/2018)


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Setlist

Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and powerless
So long, and Thanks for all the Fish
Rose
Thomas
People are People (reprise de Depeche Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (version remix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies like Sheep to the Rhythm of the War Drums
The Outsider
The Package
Feathers


Chroniques extérieures

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La Grosse Radio par Eloïse Morisse (photos par Arnaud Dionisio)

Rock Ur Life par Nathan Le Solliec (photos par Emilie Bardalou)

The Unchained par Anthony (photos par Mario Ivanovic)




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